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marakech
31/08/2006 22:49
Vous connaissez Ahmed Boulane ? Si oui, vous êtes déjà en train de sourire. Sinon, je résume le monsieur : cinéaste et promoteur immobilier. Un homme intelligent qui se dit analphabète et qui a déjà réalisé au moins deux films intéressants (le court "Voyage dans le passé", le long "Ali, Rabiaâ et les autres"). Boulane a toujours été un peu fou, une qualité très appréciée par ses amis. Il fait des cauchemars à cause, tenez-vous bien, des islamistes et des satanistes. Les premiers manifestent là où il projette son long rebaptisé (par nos soins) "Ali, Rabiaâ et les islamistes". Les seconds sont le sujet de son prochain film. Boulane, comme nous d'ailleurs, ne sait plus où se termine l'islamisme et où commence le satanisme, il ne sait plus qui est qui. Toutes ses certitudes se diluent au contact de la vie quotidienne. à force de se brouiller, les pistes menant vers les uns et les autres ont fini par aboutir à un lieu commun qui renvoie les deux sectes dos à dos : les islamistes et les satanistes sont des dopés de première. Ils se shootent à Dieu et à son prophète, ou à Jimi Hendrix, Bob Marley et à des générations de (hard)rockers. Pendant ce temps, d'autres jeunes gens BCBG, ou loin de tout, qui appartiennent au ventre mou de la société marocaine, continuent de se shooter au chocolat, au foot, ou à la cotation des valeurs boursières. Boulane, au milieu de tout cela, perd la tête, un moyen comme un autre d'alimenter sa créativité. Il n'aime plus personne, doute de tout, tape sur les guitaristes, les dirigeants politiques, les intermédiaires à tout faire de la société civile et les "tuniques noires", ces hommes qui pratiquent un métier que personne ne peut aimer : procureurs du roi... Bon courage à Boulane et à son scénario que d'autres procureurs du roi (les membres des commissions d'aide au cinéma marocain) s'apprêtent à juger dans les semaines qui viennent.
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rouge rouge
30/08/2006 20:23
L’artiste en sait quelque chose. Lors d’une manifestation en 2005 à la Faculté de Mohammédia, Boulane s’est vu interdire par des étudiants intégristes de projeter son film «Ali, Rabia et les autres ». Pris pour cible par une poignée de barbus téléguidés par les théoriciens de la barbarie intégriste, il n’a pas lâché du lest. « Si vous voulez me tuer, je suis prêt à vous donner mon adresse personnelle », a-t-il lancé à l’intention des nervis intégristes. Un acte de bravoure très rare quand on sait que, au lieu de faire face à la campagne haineuse que mènent les intégristes contre la culture, nombre d’artistes ont préféré jouer aux abonnés absents ( !). En consacrant son prochain film à l’affaire de triste mémoire des « adorateurs de satan», Boulane veut également porter le combat au grand-écran. Une initiative qui ne manquera pas de faire encore une fois grincer des dents les gardiens du fameux temple, sachant que l’image reste une arme redoutable. Boulane n’en a cure, pour lui il faut à tout prix tenir tête au danger obscuranto-liberticide qui guette tout acte de création. Une position à l’image de la trajectoire parcourue par cet homme de cœur. Un véritable parcours de combattant. Né en 1956 à Salé, -dans le quartier « Saniat al-Bacha »-, l’enfant se rebellera très tôt contre le carcan d’un académisme stérile pour se consacrer à l’art. A l’âge de 16 ans, alors qu’il était entré au collège, il abandonne ses classes. Juste après, il se présente à la Radio et Télévision Marocaine (RTM). Après un entretien, il sera admis à Dar Brihi, en tant que membre de la troupe de théâtre nationale. Boulane se dit reconnaissant à Ahmed Basri, auteur de «plays » (pièces de théâtre) qui « m’a beaucoup encouragé ». S’agissant de cinéma, Boulane parle d’«accident de parcours ». «De ma rencontre avec Nabyl Lahlou, était née une première proposition de rôle dans son film «Les Morts» . Dans ce film, j’ai incarné un musicien classique, habillé en smoking… », se souvient-il avec affection. Cette proposition devait en appeler d’autres, Boulane sera encore invité à jouer dans deux films du même réalisateur, en l’occurrence «Al Kanfoudi » et « Le gouverneur général». Les personnages qu’il a campés correspondent parfaitement au tempérament de Boulane. « Un peu révolté », dit-il. En 1979, l’artiste met le cap sur l’Italie pour des études à l’Institut de cinéma de Milan. Réfractaire à l’académisme, il quitte cet institut pour intégrer une jeune troupe de théâtre milanaise appelée « Théâtre-laboratoire de Milan ». Avec cette troupe, il a joué, entre autres, dans « Peergimt ». Un an plus tard, retour au Maroc. Une rencontre avec le producteur-réalisateur italien Pino Mangonia, alors en visite dans le Royaume, sera couronnée d’une proposition : devenir assistant-réalisateur. Avec P. Mangonia, Boulane assure la co-réalisation du film « Marco Polo », tourné dans le sud marocain. Une expérience d’autant plus fructueuse qu’elle se poursuivra jusqu’en 2000, année-phare pour Boulane puisqu’elle marque la sortie de son premier long-métrage « Ali, Rabia et les autres».
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dans le tournage d un film itlian au maroc
30/08/2006 20:20
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peace and love
30/08/2006 20:17
Après avoir bravement tenu face à des étudiants intégristes qui voulaient interdire la projection de son film « Ali, Rabia et les autres », il compte s’attaquer dans son prochain film à la tristement célèbre affaire des « sataniques ». Rencontre.
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mogadore
30/08/2006 20:15
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